Troupe du crapaud dans la bouteille
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Troupe du crapaud dans la bouteille

Regroupement des membres de la troupe théatrale de Pontarlier
 
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 Chapitre 1 L'arrivée d'un bien étrange voyageur

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Eldorach
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Chapitre 1 L'arrivée d'un bien étrange voyageur Empty
MessageSujet: Chapitre 1 L'arrivée d'un bien étrange voyageur   Chapitre 1 L'arrivée d'un bien étrange voyageur EmptyVen 22 Sep - 23:13

Chapitre 1 L'arrivée d'un bien étrange voyageur

Ce soir là, la ville de Pontarlier était bien paisible. C'est tout juste si on entendait ronfler le bon Dwiral au fond de son moulin et seuls quelques beuglement s'échappaient de la taverne du peuple. Il y avait bien de temps à autres un mouton fugitif échappé de son enclos qui traversait sans bêler la rue principale du village.

L'un de ces moutons était d'ailleurs paisiblement en train de pesser lorsqu'il fut bousculé sans ménagement par une silhouette sombre et voûtée. Le mouton croyant que sa dernière heure avait sonnée, bondit en belant de peur, avant de s'enfuir pour sauver ces cotelettes.

La silhouette s'immobilisa, jetant des regards inquiets aux façades décrépites. Le souffle court il retenait à grand peine d'immenses nuages de buée qui s'échappaient de sa capuche comme des jurons de la bouche du charcutier.

C'est alors que des volets claquèrent et un homme fort bourru et fort bedonnant, portant chandelle à bout de bras, hurla dans la pénombre :

"C'est quoi ce bordel! Vous croyez le grain va se moudre tout seul demain matin? Jean foutre, vil pochtron, allez cuver votre vin ailleurs!"

Le voyageur encapuchonné, surpris par cette bordée de jurons, trouva la force de courrir sans se retourner. Il courut longtemps dans les rues de Pontarlier avant de se réfugier derrière une maisonnée, ou plutôt un enclos.

Mal lui en pris car son refuge n'était autre que l'enclos qui jouxtait la boucherie de Lothilde, habité par des cochons forts grincheux, dont le sale caractère légendaire n'avait d'égal que leur agressivité. Au village sans prétention, ces cochons avaient si mauvaise réputation, que les habitants les avaient nommé les "cochons dingues de Lothilde".

Mais ça le voyageur éreinté et terrorisé plaqué contre le mur ne pouvait pas le savoir vu qu'il était pas du coin. Quelle ne fut pas sa surprise de se retrouver nez à nez avec les petits yeux plissés du mâle dominant; dominant, parce qu'il dominait les autres d'une bonne centaine de kilos de graisse rosatre!

Et là plutôt que de faire profil bas comme l'eut fait n'importe qui, le voyageur que le soleil continental avait dû sérieusement esquinter sur les chemins, se jeta dans une mêlée savage en criant des impreccations dans une langue inconnue.

Le combat était sanglant comme cette finale de lutte pontissalienne qui opposa un jour Eldorach et Elgrande. Les cochons grognaient ,le voyageur enrageait, et ça faisait grand "Kkkrrooouuiiccc" et ça faisait des grands "Haya ‘ala al-falâh", et ça faisait des grands "ronkronk rroouiiiii" et ça faisait des grands "aaaaahhhhhhh!" Les queues en tire-bouchons se mélangaient avec la capuche du malheureux pélerin, les coups de groins donnaient le change aux coups de poings.

Mais la lutte était inégale et bientôt le voyageur ne bougea plus. Le grabuge avait fort heureusement alerté la population qui imaginait déjà les gros titres du potin pontissalien : "Un alcoolique rossé par les suidés de la mère Lothilde", "Tout est con dans le cochon"...

La lumière vacillante d'une bougie passa devant une des fenêtres de la demeure de Dame Lothilde. Puis la porte claqua et voilà que l'ancienne mairesse apparaissait sur le pallier, dans une petite robe en chanvre très affriolante, grommelant et visiblement énervée contre les bruyants suidés.


Rakovski

Rakovski passait par là, pas vraiemnt par hasard en fait puisqu'il était venu de nuit faire ses courses dans la porcherie de Dame Lothilde dont les promotions sur la viande de bonne qualité origine pontissalienne était fameuse chez tous les bouchers de la ville, et puis la nuit c'est mieux parce que le village est tranquille et que lorsque les cochons dorment on peut en profiter pour aller saluer la propriétaire...
Enfin bref, Rakovski passait par là lorsque les bruits inquiétants sortirent de la grange au fumet si particulier, pas que l'auge soit sale, mais quand même les moutons sentaient meilleut, il faudra songer à le signaler à Dame Lothilde.
Rebref, Rakovski se révoltait en ces termes sur l'odeur de la porcherie lorsque retentirent les hurlements de Ulysse, le plus beau reproducteur de Dame Lothilde...
"Diantre, ce n'est pourtant pas l'époque de la saillie, que se passe-t-il donc?"
Rakovski court donc jusqu'à l'étal ou des cris peu franc comtois se luseraient au couinement effrayant du cochon. Dans le rayon de lune qui se glisse par la porte entrbaillée de la cochonerie, un panorama un peu loufoque se dessine, tout en ombre chinoise, si c'est effectivement la saillie, l'un des protagoniste ne semble pas coopératif, mais ses forces déclinent, il bouge de moins en moins, ça y'est, c'est l'alali, le cochon se jette;

Mais Rakovski en maître boucher qu'il est devenu, prend le cochon à bras le corps, glisse son bras sous sa carrotide pour l'immobiliser, un si beau cochon, il ne faut pas l'âbimer! Mais s'il lâche, la vengeance du gros plein de lard risque d'être terrible, bref la situation est délicate, Rakovski ne peut plus bouger, l'étranger git inerte à terre!

"A l'aide"

Le cochon tente de ruer, les forces de Rakovski déclinent....


Lothilde

« Mais qu’est ce que c’est encore que ce raffut ! "

D’un geste rageur, Lothilde envoie valser oreiller et courtepointe, puis s’emparant d’une bougie et d’un couteau, le sourcil froncé, ouvre la porte, bien décidée à abréger l’existence des perturbateurs avant l’aube. Ulysse d’abord, l’insolent grassouillet au regard lubrique et ses deux fidèles lieutenant, Justin et Bridou n’ont plus que quelques instants à vivre, et ils ne le savent pas encore. Mais loin de s’apitoyer sur leur sort, une lueur de joie sauvage éclaire le regard de Lothilde. Combien de fois déjà, pour se venger de leur présence, ne s’était-elle approchée en douce de l’enclos, et avait tiré de toutes ses forces sur leur ridicule tire-bouchon en réprimant l’envie qui la tenaillait de leur mettre un violent coup de chausse là où ça fait vraiment mal …Mais bon, elle s’était toujours retenue, par trouille plus que par pudeur, il faut bien l’avouer.
Alors qu’elle allait enjamber l’enclos maudit, un appel au secours parvint à ses oreilles …Rakovski ! Il était en danger !

« Général ! Mais qu’est ce qu’il se passe ! Où êtes-vous ! j’arriiiiiiiiiive ! Mais vous voilà en belle posture ! Attendez, je vous aide ! Comptons jusqu’à trois et lançons Ulysse contre le mur de la grange pour l’assommer. Il gigote le bougre ! Allons-y vous êtes prêt ? Un…Deux… Argggh » !

Le « Trois » qui devait logiquement s’accompagner de l’envol du cochon s’étouffa dans la gorge de Lothilde qui venait de s’étaler dans la boue après avoir trébuché sur quelque chose de très très mou. Ulysse, profitant du chaos ambiant, s’empresse de mettre un peu de distance entre lui et le couteau dont il a vu la lame briller beaucoup trop près de son cou. Pour un peu, s’il s’écoutait, il partirait en sifflotant, mine de rien. Enfin, il se contente de déguerpir sans tambour ni trompette.

« Nom d’Aristote, Général, vous m’avez fait un croc-en-jambe et ça vous amuse ! Oh ! …il y a un quelqu’un par terre ! Regardez, là ! Pas un ivrogne de chez nous, pour sûr ! Aucun cerveau même très aviné ne s’aventure dans l’enclos. Aidez-moi au lieu de rire je crois qu’il va trépasser, portons-le jusque sur ma paillasse. C’est pas que j’aime cette idée de mettre un pochtron sur ma courtepointe mais on ne va pas non plus le laisser là »

Rakovski empoigne à bras le corps le gisant qu’il charge comme un sac de maïs sur son épaule. Et Lothilde, qui suit l’équipage à deux pas derrière, découvre le désastre à la lueur de sa chandelle. Là, au bout de la jambe gauche de cet étranger, pend quelque chose qui a du être un pied autrefois mais qui à l’instant présent, ressemble beaucoup plus à un trognon de pomme.

« Vite, général, il faut aller chercher muscade, elle doit pétrir ses miches à cette heure-ci. Posez-le là, doucement, je m’en occupe, filez !! »

Assise au chevet de l’inconnu, Lothilde lève sa chandelle et prise d’effroi découvre le visage le plus étrange qu’elle aie jamais vu. Le visage du diable c’est certain. Une main sur le cœur elle s’écarte du lit sans le quitter des yeux et se signe comme le père Eldo qui use et abuse de cette protection divine en toute circonstance, même quand il a tort. Ce visage émacié à la peau tellement sombre presque entièrement envahie de poils hirsutes d’un noir de jais la cloue sur place de terreur. Soudain la chose remue et ouvre des yeux de braise en gémissant quelques étranges incantations. « je suis perdue » songe lothilde qui ne perd pas le sens pratique pour autant et saute sur un tabouret de vacher pour décrocher l’Aristote en croix qui pend au bout de son crochet sur le mur. Mais l’inconnu a refermé les yeux et elle a un doute soudain. On raconte dans les grimoires qu’à une époque reculée, d’étranges créatures sont arrivées dans le Royaume et ont tout saccagé. Ce n’était pas tout à fait des hommes, mais pas tout à fait des diables non plus, ni des animaux, mais peut être un mélange des trois…Des maures…des hérétiques qu’il faut brûler.
Lothilde s’approche à nouveau et regarde les longues mains tellement belles de l’inconnu. Des mains nobles qui n’ont pas connu la faucille, elle en est certaine. Et au fond d’elle quelque chose la touche. Et si finalement c’était quand même un homme ?

Lotilde remonte alors sur son tabouret et remet Aristote au bout de son crochet, la tête tournée contre le mur, comme lorsque le général vient passer quelques heures chez elle, et qu’elle se dit que puisque Aristote sait tout, il n’est pas obligé de regarder.

« oui c’est un hérétique, Aristote. Mais il a mal et j’attends muscade, alors faites comme si vous n’aviez rien vu »


Muscade

Réveillée en plein dans son premier sommeil, Muscade était d'humeur plutôt médiocre:
-Lothilde, tu te moques de moi ? me réveiller pour soigner ton cochon !!
Elle ouvrit son panier à médicaments d'un geste rageur, avant de remarquer quelque chose d'anormal :Trouver ici Rakovski en pleine nuit n'avait rien d'étrange, mais lui et Lothilde avaient un air contraint et embarrassé assez inhabituel..
"Ils ont peur", se dit Muscade, qui se mit aussitôt à hurler en voyant le Diable en personne couché sur la paillasse . Elle fit à toute vitesse quelques signes magiques, et se prépara à affronter des forces inconnues.
Le Diable, (ou le Monstre ? ou était-ce un animal ?)murmurait des paroles inaudibles , et il gémissait, ou semblait gémir ?
-on dirait qu'il a mal , pensa-t-elle avec un grand étonnement...
Elle chercha sa soeur du regard, complètement désorientée:
-Mais, Lothilde, est-ce qu'on doit soigner ce Monstre, ou le renvoyer dans son Enfer ? Bien sûr, il faut soulager tout être vivant qui souffre, mais celui-ci, est-ce un être vivant ou un Esprit des Ténèbres ?


Lothilde


Interloquée par cette question à laquelle son esprit terre-à-terre avait décidé de ne pas penser, Lothilde chercha un peu d’aide du côté de Rakovski. Mais ce dernier, tête baissée et sourcils froncés, tentait de cacher son désarroi en suivant avec passion une partie de lutte pontissalienne à laquelle se livraient deux fourmis autour d’une miette de pain restée sur la table. Son mutisme inquiéta vaguement Lothilde, peu habituée aux incertitudes de cet homme droit, toujours fidèle à ses convictions, et qui savait généralement mettre fin à ses doutes. Elle choisit d’affronter Muscade qui la regardait d’un œil perplexe

« Je ne sais pas » dit-elle dans un souffle « mais si c’est pas un homme, il est drôlement bien imité et il ne manque pas le principal» se dit-elle un peu honteuse en laissant son regard errer sur certain renflement de la forme allongée

« Soigne-le, Muscade. On ne sait pas où est son enfer pour pouvoir le renvoyer tout de suite. Et le père Eldo à une heure pareille est souvent occupé à des délires mystiques dans les tavernes. Tu le connais, si on lui demande son avis il va vociférer comme un diable et se faire entendre jusqu’à Dole. On lui demandera plus tard. Soigne-le, s’il te plait. »

Elle n’osait pas avouer surtout qu’en les attendant, elle s’était tout doucement approchée de l’étranger et avait effleuré sa main qui dans un accès de douleur s’était crispée sur le drap de lin. Et la compassion devant cette souffrance muette avait dépassé son appréhension de voir surgir un diable maléfique. Alors elle avait pris un linge propre pour essuyer son front, étonnée tout de même qu’une peau aussi sombre ne laisse pas de traces sur l’étoffe…L’étranger avait surpris son geste et elle avait cru voir dans son regard briller une petite flamme ironique. Elle en avait conçu un vague sentiment de honte, sans savoir très bien pourquoi.

« il faut aider cet étranger, Muscade, sinon je crois bien qu’il va trouver très vite l’enfer. Dis-moi ce qu’il faut faire »
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Eldorach
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MessageSujet: Re: Chapitre 1 L'arrivée d'un bien étrange voyageur   Chapitre 1 L'arrivée d'un bien étrange voyageur EmptyVen 22 Sep - 23:14

Muscade


(-Qu'il est noir ! peut-être faut-il le soigner en faisant le contraire de ce qu'il nous faut, à nous qui sommes blancs de peau ? mais comment savoir ?
Bon, on dirait quand même que son sang est rouge comme le nôtre !! et il souffre comme un être humain..)
-Bien, Lothilde, nous allons lui faire boire de l'infusion de coriandre, pour le soulager un peu..et puis, ajoutons ces graines étranges venues peut-être de son pays ? on dit qu'elles font merveille pour donner un sommeil profond et réparateur. Lavons ses plaies, ensuite je le panserai..
L'homme, (ou le démon ?) semblait très interressé par les préparations de Muscade, et son regard trahissait une impatience qui la rendait légèrement nerveuse.


Lothilde

Lothilde s'envoya hâtivement une bonne rasade de flamme de l'enfer pour se mettre un peu de baume au ventre puis, prenant d’une main son courage et de l’autre une grande bassine d'eau tiède, elle approcha du lit où Muscade avait commencé sans tambour ni trompette à enlever avec des pinces les lambeaux de tissus collés sur les plaies. Le cochon n’y était pas allé de groin mort avec le pied du maure ! Pour sûr qu' il n’allait pas tarder à se retrouver au bout d’un crochet dans sa boucherie, celui-là !

Muscade avait son regard soucieux des mauvais jours et Lothilde se rappela avec effroi d’un cours sur l’amputation que sa chère sœur avait dispensé aux soldats de Bralic. Elle se souvenait de tout, et avait retranscrit mot pour mot les consignes sur un parchemin :

En cas de blessure grave, on peut être obligé de couper la partie du corps trop atteinte : ce sont les barbiers-chirurgiens qui pratiquent cette opération à la fois peu ragoûtante , peu subtile , et carrément douloureuse..
Il faut bien savoir que l’amputation évite rarement la mort, surtout s’il s’agit de l’amputation de la tête.Les barbiers utilisent les même instruments que les bouchers (qu’ils sont souvent d’ailleurs..) : scies et couteaux, principalement.
Il est important que ces outils soient bien aiguisés et si possible lavés avant usage (et après..)

TECHNIQUE-CONDUITE A TENIR
A*Première étape :
Le patient doit être fermement maintenu par des copains costauds et qui ne s’évanouissent pas à la vue de la première scie en action ! (car à ce moment, les infirmières ont autre chose à faire que de leur passer les sels..) On peut aussi attacher solidement le client, car parfois il n’est pas raisonnable, et il cherche à s’enfuir au lieu de se laisser couper gentiment le bras ou la jambe..
On a plusieurs techniques pour obtenir l’immobilité du patient :
1-la plus simple : lui faire boire une bonne demi-flasque de boisson très alcoolisée, si possible d’un seul coup (technique dite du « coup-sec »), puis appliquer fermement un très fort coup entre les oreilles à l’aide d’un gourdin, ou de tout autre objet non tranchant ! (j’insiste !) . Cette technique, facile à appliquer en plein champ de bataille, doit être connue de tout soldat..
2-très moderne, et qui demande encore à faire ses preuves, car elle ne semble pas sans dangers : on fait dormir artificiellement le malade avec des substances , en général tirées de plantes venues des Indes (pavot, en particulier).cette technique serait couramment utilisée à Damas, en Asie Mineure, où exerceraient de très grands médecins –soit-disant !! (Avicenne et ses élèves )..
Conclusions : Dans le doute, restons-en aux bonnes vieilles techniques bien de « chez nous », et adaptées à notre rusticité légendaire : on tape, point final.
B*Deuxième étape :
Simple : le barbier-chirurgien scie et coupe ce qui est à couper. Le travail des aides consiste seulement à éviter de tout salir avec le sang qui gicle : ils épongent, ou tiennent les seaux là où il faut.
C*Troisième étape : la cautérisation
C’est ce qui permet de fermer la plaie pour qu’elle arrête de saigner.. on utilise des cautères =sortes de « plaques de fer » chauffées au rouge, et qu’on applique brûlantes sur la plaie C’est le moment où il faut bien tenir le malade, car parfois il se réveille : se tenir prêt à donner un nouveau coup sur la tête si besoin..
D*Dernière étape :
On fait un bon gros pansement, on réveille le malade, on le réconforte de la voix et avec le reste de la bouteille d’alcool (il faut donc surveiller sévèrement les aides, qui ont tendance à finir la bouteille pendant l’opération)
Si le patient a survécu jusque là, c’est le moment de se souvenir que, peut-être il souhaite se confesser avant de mourir, et on doit alors appeler l’aumônier au plus vite. C’est l’aumônier qui conduit la suite du traitement, qui relève alors de la prière et du bon vouloir d’Aristote..

« Mon Aristote Muscade ! mais nous n’avons pas de gourdin ! Allons chercher le père Eldo ! je suis sûre qu’il en cache un sous sa bure à cause des brigands qui s’attaquent même aux bourses des curés paraît-il »

Muscade affairée n’avait rien entendu et Lothilde remercia du fond du cœur Aristote de la surdité providentielle de sa sœur, qui lui épargnait un long regard de reproche bien mérité. Pour le père Eldo, on verrait plus tard, se dit-elle….


muscade


Muscade fronça les sourcils : pas question qu'un barbier s'approche de ce pauvre hère ! Elle foudroya sa soeur du regard, et fouilla dans ses herbes :
-Nous allons lui faire un emplâtre de racines de guimauve bouillies dans du lait..et tu lui donneras régulièrement cette infusion, c'est un mélange d'armoise, d'hysope et de valériane : un demi-gobelet toutes les heures, ça fera tomber la fièvre et la douleur.On dit que c'est une sainte venue de Rhénanie, Hildegarde de Bingen, qui a écrit mille merveilles sur la vertu de ces simples. Et sucrons la potion avec du miel, ça lui rendra des forces.Et trouve vite un vieux drap un peu usé, nous allons le déchirer pour appliquer l'emplâtre sur les plaies..
Il souffre..(Muscade hésitait à utiliser le petit flacon rempli d'un liquide épais et noirâtre, dont les frères des Carmes de Besançon faisait un usage modéré et craintif: la limite est étroite entre la dose qui calme et celle qui tue... je connais mal ce médicament..bon, de l'audace !)
-Aide moi, Lothilde, je vais lui donner juste trois gouttes de cette fiole, c'est très amer, mais la douleur disparaît, et l'on devient tout léger et somnolent..


Lothilde

Lothilde se signe rapidement en se disant qu'elle va devenir aussi obsessionnelle du geste que le Padre Eldo et l'archevêque Cesars réunis, puis soulevant la tête du maure, elle lui fait ingurgiter les trois gouttes de potion magique, avec un rien d'inquiétude tout de même, à l'idée de devoir l'enterrer dans le fond de son jardin, ou pire, le jeter de sa barque avec une pierre au cou...Mais rien ne se passe, et l'inconnu plonge calmement dans un sommeil béat.

"c'est bon maintenant, Muscade. Je pourrai m'en occuper...Va vite avant que le jour se lève. Mais chut ! hein ! pas envie de finir grillée comme un jambon sur la place du village. Il n'y a personne dans la ruelle ! dépêche toi !"

Demain elle chercherait une solution pour empêcher les gens d'entrer. Comment, ça, elle ne savait pas encore. Pour l'instant, elle avait trop sommeil. Alors s'enroulant dans un vieux drap de lin, elle se roule en boule près de la cheminée et souffle sa bougie. Mais décidément il y a des nuits où tous va de travers, et alors qu'elle s'apprêtait à sombrer, elle crut entendre un bruit de pas devant sa porte "nom d'Aristote, si quelqu'un entre, je suis perdue" pensa t-elle, le souffle court et l'oreille aux aguets...


dwiral

Dwiral etait ivre. Sa Soiree "nouveaux arrivants" a la taverne du peuple avait ete une reussite!
apres avoir ferme l'echoppe dont il etait le tavernier, il retourna dans sa noble bicoque, le pas mal assuré, s'appuyant comme il le pouvait aux murs des Ruelles Pontissaliennes afin de ne pas finir dans les flaques crasseuses et s'endormir dedans...
la porte de la maison Lothilde etait en vue.

hi hi hi hi.. Mme l'ex **hipssss* maire va bien m'offrir un dernier ver**hipss*re

Il en etait sur. la bonte de Lothilde etait un Monument a Pontarlier. elle ne pouvait refuser un verre, l'hospitalite et toutes ces choses qui font d'elle Sainte Lothilde, Patronne des vagabonds Pontissaliens.
Mais Dwiral n'avait pas vu la Marche au pied. il s'etala comme un vieux poivro sur la porte, et finit sa chute par terre le nez contre le bois dur de celle ci. il s'entait l'evanouissement arriver mais dans un effort de saoulard, il frappa la porte, enfin il gratta la porte, et dit:

Lothilde!!! au se**hipss**cour, je prend l'eau...

en effet, la pluie commençait a tomber sur Pontarlier...


Lothilde

Nom d'une pipe de nom d'une pipe, mais c'est pas possible, ça ! Qui est là !!!???

S'entortillant en toute hâte dans son drap, Lothilde se dirige à tâton vers la porte de sa chaumière sans oublier de se cogner violemment la pointe de la hanche contre le coin de la table, étouffe un juron très légitime, et glisse un oeil par la fente de la porte entrebaillée, avant d'être terrassée par les vapeurs alcoolisées qui émanent du corps bredouillant étalé à ses pieds.

Bon...Si mon odorat ne me trompe pas, ...Fend la tête, Dahut enragé, Genepi, flamme de l'enfer, et un petit quelque chose qui me rappelle un crapaud dans une bouteille qui m'avait fait rouler sous la table de la taverne un soir de fête...Dwiral !! Dwiral !! heho !!
rien à faire...Il est ivre mort. Mais qu'est ce que je vais bien pouvoir faire de lui. Aristote, à l'aide !!! allez hop ! viens par là mon dwiralounet ! on va faire dodo par terre...Demain je t'expliquerai...

Et de deux, songe Lothilde en soupirant et éloignant de son nez les chausses de Dwiral. Tout de même, il ne faut pas exagérer ! Quelques instant plus tard, toute la maisonnée dort, dans un grand concert de ronflements...


dwiral


un affreux bruit se fit entendre.
c'etait Lothilde qui ronflait... sans doute l'odeur des chausses de Dwiral avaient mises a mal les doux canaux nazaux de la belle endormie.

cependant, le bruit etait de plus en plus fort. a force, il reveilla Dwiral.


pssssstttt!!! Lothil**hippsss**de... chuttt!! je dors moi..
on ne peux pas dor**hipsss**mir tranquillement chez toi**hipss*

Fit l'homme imbibé d'alcool, dont l'odeur faisait pensé a la cave a vin de loicisdumb...
mais a force, Dwiral se rendormie.. et a son tour.. se mit a ronfler.... imitant ainsi l'ours des hautes montagnes du Sud en rute, animal tant apprecié aussi par Lothilde.. vue qu'elle meme l'imite


Lothilde

"déjà quatre heures" maugréé Lothilde en comptant sur ses doigts le gong de Sainte-Bénigne...Elle venait de se réveiller en bien fâcheuse posture et n'était pas très fière d'avoir, dans son sommeil, enlacé fougueusement Dwiral qui n'avait rien demandé et ronflait comme une machine de guerre, un sourire béat aux lèvres et un long filet de bave sur la joue.
"La force de l'habitude, l'instinct de l'animal, quoi..." se dit-elle un peu honteuse sans toutefois oublier de regarder Dwiral d'un air goguenard
"ah ah! mon dwiralounet ! je t'y prends ! tu es bien plus habile pour trousser de jolis compliments aux vagabondes que ....Roooo mais qu'est ce que je dis, moi ! heureusement qu'il dort ! "

Le soleil pointait déjà à l'horizon et il fallait réfléchir vite. Le maure avait par miracle survécu aux potions de Muscade et semblait même aller mieux. Il avait participé sans démériter au concert nocturne et elle s'était fait violence pour résister à l'envie de lui aplatir une chausse sur l'appendice nasal et mettre enfin une sourdine à cette trompette tonitruante. Pour l'instant, l'urgence c'était surtout de savoir quoi faire et justement elle ne savait pas trop. Elle se dressa sur un coude et entreprit de réveiller Dwiral ce qui lui prit un bon quart d'heure et un grand pichet d'eau froide. Losqu'enfin une -très-faible lueur de lucidité sembla animer son regard, elle pointa le doigt vers le lit

"c'est un maure vivant, Dwiral...blessé mais vivant...et je ne sais pas quoi en faire. Mon cochon lui a croqué le pied. tu me diras, ça aurait pu être pire.. Je ne comprends rien de ce qu'il raconte, mais il ronfle comme nous, ça c'est sûr. Même plus fort. Tu crois que je devrais parler au père Eldo ? Dwiral ? tu m'écoutes ?"

Il écoutait peut-être, Dwiralounet. Mais l'unique neurone encore en activité semblait avoir du mal à se frayer un passage jusqu'a son cerveau. Sans impatience, Lothilde attendait sereinement que ce miracle s'accomplisse...
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Eldorach
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MessageSujet: Re: Chapitre 1 L'arrivée d'un bien étrange voyageur   Chapitre 1 L'arrivée d'un bien étrange voyageur EmptyVen 22 Sep - 23:18

dwiral

a gne.. gne..

oulalalalaaaa ma tete. j'ai du trop abuser de la fend la tete hier moi, he he he

il regarda alors Lothilde affolée qui lui debittait des tonnes et des tonnes de mots a une vitesse folle. L'homme ne comprennait pas un mot.

hein mort vivant??? sortie du cimetiere?? et tu.. tu .. tu.. tu.. l'heberbeges???!!!!!!! haaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaaa

maintenant, c'etais au tour de Dwiral d'etre affolé. dans un elan de lucidite, il se leva d'un bon, mit ses chausses et avec stupeur, reboutonna ses braies....
puis telle Lothilde face a face avec une souris, il sauta sur un tabouret, pris le balais et commençaa faire de grands gestes avec.

Lothilde, tu es devenue folle? un mort vivant ici? que va dire le pere eldo?? il va faire venir l'inquisition.. ils vont te faire bruler comme un epouvantail en plein ete. tu es possedé.. nom d'aristote, et moi qui suis dans cette maison, ils vont me bruler aussi..

NONNNN fit alors Dwiral des grosses larmes coulant de ses yeux..

je suis trop jeune pour partir en fumee.. je n'ai meme pas eu le temps de courtiser Rubella.. argg.. je sent la terre s'ouvrir sous mes pieds, je sombre.. Aristote protege moi des demons des enfers.. arggggggg
l'homme etait sans doute entrain de delirer. le balais qu'il tenait fermement le protegeait. mais la force centrifuge de celui ci le fit deraper du tabouret. Dwiral s'ecroula comme un jambon par terre, la bave aux levres, les larmes sur les joues et la langue pendante..

Pere Eldo pardonnez mes pechés, je n'aurais pas du piquer dans le tronc de l'Eglise, j'aurai du vous avouer que la regurgitation devant la porte de votre bureau c'etais moi, un jour de faiblesse alcoolique.. pardonnez moi s'il vous plait!!
beugla Dwiral devant Lothilde l'air perplexe quoi qu'un peu amusée de la situation de l'Ex-Maire..


Lothilde

Courageuse mais pas téméraire, Lothilde battit prudemment en retraite sous la table pour échapper au vaillant sergent des fantassins qui ne semblait pas entièrement maître de son arme. « Mon balai va y passer, paix à son âme » se dit-elle avec une certaine satisfaction. Elle comprit aussi que le vieux tabouret de la tante Cunégonde sur lequel il était perché n’était pas à proprement parler un modèle de stabilité, mais n’eut pas le temps de le prévenir. « Il va s’étaler...Ben ça y est, c’est fait ! » Dans un grand splatch et force vociférations, Dwiral venait d’atterrir sans ménagement sur les dalles et gigotait tel un porcelet sur le billot, en confessant ses fantaisies alcooliques au père Eldo qui, à cette heure matinale, devait encore bercer la place de l’église de ses ronrons ecclésiastiques. Inquiète tout de même, Lothilde s’extirpa en rampant de son repaire et glissa un œil par la fenêtre : il lui arrivait d’aérer son bréviaire à l’heure où les pucelles partent au marché, et le voir débarquer ne serait pas sans conséquence sur leur avenir

« chuuuuut ! Tu vas le faire venir et ameuter tout le village, à hurler comme ça ! Aristote ferme les yeux sur les petites bagatelles alcooliques, voyons ! Ce n’est pas de la piquette que le padre Eldo transforme en sang tous les dimanches, il n’est pas avare sur la quantité et Aristote ne s’en est jamais plaint »

Rabattant en toute hâte les rideaux pour se protéger du regard malveillant de quelque matronne toujours à l’affût, Lothilde entreprit de réduire son vieil ami au silence par tous les moyens. Au passage, elle s’empara d’une bonne bouteille de génépi presque pleine et soupira à l’idée de devoir peut-être la sacrifier sur le crâne de Dwiral. En dernière extrémité, bien sûr…Elle allait tenter de flatter son orgueil de mâle en échange de son silence. « ça marche souvent, ça…et si je pouvais épargner mon génépi… »

« Je ne savais pas, mon Dwiralounet, que tu voulais séduire notre Rubella ! un aussi bel homme que toi, et aussi bien constitué à ce qu’il m’a semblé, elle ne résistera pas ! et je lui dirai quel brillant soldat tu es dans ton uniforme ! et comme ton regard est parfois capable d’une lueur d’intelligence ! Si, si je t’assure. Mais il ne faut rien dire, hein ! à personne ! Parce que sinon, on nous fera rôtir comme des jambons et je ne suis ni pucelle ni d’Orléans, alors j’ai bien peur de ne pas être à la hauteur du supplice. Tu aurais honte de griller avec moi. Je ne sais pas ce que ce maure veut, mais je te jure bien que je n’aurai pas ce maure à vie dans ma chaumière ! »

Dwiral se sentit mieux tout à coup d'être conforté dans sa virilité. Accroché aux jupes de Lothilde, il tenta même une discrète approche près de l'alcôve d'où semblait-il, l'inconnu n'avait rien perdu du ridicule de la scène ...

l'individu regardait la scene avec un leger sourire sur les levres. Dwiral s'approcha avec prudence afin de l'observer...

j'espere pour toi Lothilde qu'il n'a pas d'intention hostile a ton encontre. que va t'on faire de lui?? tu ne peux le garder indefiniment cacher dans ton lit.. que dirais un certain general???!!!
Fit Dwiral tous en gardant quelques distances avec le Maure.

va donc querir le pere Eldo. il faut mieux le prevenir maintenant, sinon nous risquons d'obtenir les foudres d'Aristote lui meme! j'espere que le bon pere saura quoi faire. on risque gros avec l'inquisition qui traine un peu partout dans la region.

Dwiral pris alors un tabouret et se mit pres du maure. une drole de pensee traversa alors la tete du sergent.

et si cette homme etait un envoyé d'Aristote lui meme? il est peut etre la pour nous tester, voir si nous sommes tenter par le malin.. hummm
depechons nous, l'aide de l'homme de foi et de sagesse qu'est Eldorach nous sera de grande utilite. et puis, il se pourra qu'il connaisse la langue de cette etranger.

Lothilde commença a s'habiller un peu plus chaudement pour sortir. Dwiral l'interpella alors

heu, Lothilde, si ce que j'ai dis a propos de Rubella pouvait rester secret... je ne voudrais pas que ce soit etale sur la place du village

Lothilde

Par la fente de la porte du cagibi où elle s’était retirée Lothilde écoutait amusée les supplications de Dwiral, en se contorsionnant pour enfiler sa robe bleue, sa préférée et la plus belle. Il s’agissait tout de même d’aller voir le père Eldorach qui dans son immense chasteté n’en demeurait pas moins un fin connaisseur de jupons. Et quand on avait quelque chose à lui demander, mieux valait être à son avantage. Ça, tout le monde le savait. Enfin toutes les femmes de la paroisse.

« Je ne dirai rien à personne » jura t-elle en se disant qu’il y avait belle lurette qu’elle avait compris l’effet prometteur que produisait sur lui l’apparition de la sémillante mairesse. « Mais si tu ne veux pas qu’un autre vienne t’éclipser, il faudrait peut être t’enhardir. Je ne crois pas que tes regards langoureux de crapaud mort d’amour vont suffire à la convaincre. Je te dis ça, je te dis rien...Pas la peine non plus de lui sauter dessus comme un rustre si tu ne veux pas qu’elle t’en retourne une ! »

En terminant de brosser ses cheveux, les yeux dans le vague, Lothilde se demandait avec une pointe d’inquiétude comment elle allait s’y prendre pour amadouer le padre. Il n’était pas toujours commode et pas souvent sobre non plus, ce qui n’arrangeait pas les choses, mais Aristote l’avait rendu curieux de tout, ce qui était plutôt un bon signe. Il ne résisterait pas à l’envie de connaître cet étranger. Elle en était presque certaine.
Jugeant que son image était digne de l’esthète ecclésiastique, elle s’approcha du lit et prit la main de l’inconnu dans les siennes. Elles étaient belles, ces mains, décidément… toujours la première chose qu’elle regardait chez un homme.

« Il faut boire la potion de Muscade…vous allez mieux ce matin. Je vais aller chercher un prêtre. Vous savez ce que c’est ? Non je suis stupide. Vous ne savez pas évidemment. J’ai besoin d’aide, vous comprenez ? Mon âme ira aux enfers si je vous soigne en secret. Dwiral va rester auprès de vous…Non il ne vous achèvera pas à coup de tabouret, je le connais. Il fanfaronne comme ça mais il n’est pas violent, et surtout il est mort de frousse. Vous ne craignez rien »

Elle allait quitter le rebord du lit lorsque soudain l’inconnu au beau regard qui n’avait proféré que des mots incompréhensibles se mit à parler la langue préférée d’Aristote

« major sum quam ut mancipium sim corporis....dignus honore sum...et sanus mentis...dignus honore... »

D’émotion, Dwiral lâcha le tabouret –enfin- ! et Lothilde le gobelet de potion

« Dwiralum ! Il parle latin ! Vite, je file à Sainte Bénigne et je ramène le curé par son fond de bure ! Je reviens »


Eldorach

Le père Eldo déambulait un livre à la main entre les rangées serrés des petits bancs de l'école. Des petites mains grattaient frénétiquement à mesure que la voix gutturale du père s'élevait dans la classe et le pas lourd de celui qui donne la sentence résonnait comme les marteaux du jugement dernier.

"Heureux celui qui lit et ceux qui entendent les paroles de la prophétie VIRGULE et qui gardent les choses qui y sont écrites POINT D'EXCLAMATION Car le temps est proche POINT

Que la grâce et la paix vous soient données de la part de celui qui est VIRGULE qui était VIRGULE et qui vient VIRGULE et de la part des sept esprits qui sont devant son trône VIRGULE et de la part d'Aristote VIRGULE le témoin fidèle VIRGULE le premier-né des morts VIRGULE et le prince des rois de la terre POINT D'EXCLAMATION A celui qui nous aime VIRGULE qui nous a délivrés de nos péchés par son sang et qui a fait de nous un royaume VIRGULE des sacrificateurs pour Dieu son Père VIRGULE à lui soient la gloire et la puissance VIRGULE aux siècles des siècles POINT D'EXCLAMATION Amen POINT D'EXCLAMATION Voici VIRGULE il vient avec les nuées POINT Et tout œil le verra VIRGULE même ceux qui l'ont percé POINT-VIRGULE et toutes les tribus de la terre se lamenteront à cause de lui POINT Oui POINT Amen POINT D'EXCLAMATION Je suis l'alpha et l'oméga VIRGULE dit le Seigneur Dieu VIRGULE celui qui est VIRGULE qui était VIRGULE et qui vient VIRGULE le Tout-Puissant POINT"

Choppine patrouillait aussi entre les rangées, plus préoccupé par d'éventuels goûters tombant des poches trouées que par les regards tricheurs des enfants. Il faisait une chaleur de plomb en ce début de matinée et les cigales chantaient en Franche Comté comme dans les pinèdes de Méditérannée.

Le père Eldo qui avait terminé cette redoutable dictée sur un "Apocalypse selon St Jean", faisait désormais face à la classe silencieuse. Il était fier de voir ces petits diables pontissaliens écrire la langue vulgaire avec tant de zèle. Il était fier de ces bambins mais il n'en montrait rien car le maître se doit de revêtir le masque de l'autorité. Enfin, pour les dictées, la grammaire, l'algèbre au moins. Il entendit soudain haleté sur la colline, et entre deux bruits de chute, la voix douce de la mairesse s'élevait avec toutefois des airs de panique.

Père Eldo! Père Eldo!

Le père Eldo souriait déjà de toutes ses dents en imaginant la raison de temps d'agitation. Encore un alcoolique endormi dans l'abreuvoir de ses bêtes, ou bien une entrevue agitée avec un des marchands du CAC qui ne voulait pas de son poisson à 22 écus, ou bien encore des problèmes dans l'avancement des travaux d'irrigations entrepris par l'ingénieur Rakovski... Il se tourna vers les enfants et dit :

Mes petits, vous allez avoir l'honneur de voir débouler sous peu dans votre classe notre délicieuse mairesse. Je vous prie de donner un accueil digne de ce nom à cette dame qui chaque jour oeuvre pour le bien être de notre communauté. Attention elle arrive. Un, deux, trois...

Et tous en coeur, la classe lança un grand Bonjour madame la mairesse!!!


Lothilde

Les petits bambins tous plus crasseux les uns que les autres et qu’elle connaissait bien pour les avoir souvent ramenés par l’oreille chez leurs géniteurs à la suite de quelques méfaits ou chappardages sur l’étal du marché la firent sourire lorsqu’à son entrée dans la classe ils se mirent tous debout comme des petits automates. Il n’y avait pas à dire, l’éducation du père eldo commençait à porter ses fruits et elle se prit un instant à rêver qu’ils n’imiteraient pas leurs pères ô combien charmants au demeurant, mais qui sans vergogne pouvaient vous arroser les chausses en soulageant leurs vessies ou vous éructer en pleine face tels de parfaits butors.

« Bonjour mes enfants ! Père eldo, décidément, quel bel éducateur vous faites ! Il faut dire que vous êtes pour eux un modèle de vertu et il faut bien avouer qu’ils dorment depuis belle lurette lorsque vous quittez votre enveloppe divine pour revêtir celle de l’homme que vous êtes sous votre bure, mais je ne vous le reproche pas, mon père ! La nature est ainsi faite et elle s’y entend pour nous torturer les sens. A l’impossible Aristote ne peut nous contraindre. Heu…Padre, puis-je vous parler un instant ? Je vous l’emprunte, mes enfants ! »

Lothilde surveillait du coin de l’œil l’effet de ses paroles sur le bon curé et était assez fière du résultat. Elle avait tapé juste en flattant à la foi l’homme d’Aristote et l’homme tout court qu’il était. Imperceptiblement, il avait pris quelques centimètres en bombant le torse, heureux qu’on reconnaisse tout autant sa vertu que l’indéniable fascination qu’il exerçait, sur les femmes. Et sur elle par la même occasion. Enfin, elle n’était pas venue pour ça mais elle comptait bien tout de même se servir de son penchant pour le sexe faible pour l’attirer dans ses filets. Heureux de cette liberté imprévue, les enfants s’éparpillèrent tels une nuée de moineaux hors de la salle de classe et se mirent instantanément à se battre en poussant des cris de bêtes. Comme quoi les cours d’éducation avaient encore quelques beaux jours devant eux.
Lothilde d’habitude assez stricte se livrait à un petit jeu de séduction qui, lui sembla t-il, laissa un instant le père eldo perplexe pour ne pas dire soupçonneux. « Il se doute que je vais lui demander quelque chose. Je suis mal partie… » Se dit-elle en lui décochant son plus beau sourire. En espérant qu’elle lui rappellerait la Vierge du retable de sainte-Bénigne plutôt que les péripatéticiennes qui officiaient sur la place des grands hommes la nuit tombée. Encore que, parfois, les secondes avaient plus d’attraits…Bref, il attendait patiemment, le sourcil interrogateur, qu’elle veuille bien cesser ses mignardises ; alors sans reprendre sa respiration elle se lança dans une explication aussi vaseuse qu’incompréhensible

« alors voilà mon cher parde, il faisait nuit donc c’est normal vu qu’il est noir que j’aie pas vu qu’il était pas blanc mais c’est quand même unecréature d’Aristote même si il n’est pas comme nous et il ressemble à unhomme vu qu’il a les mêmes que vous en bas mais pas les mêmes que nous en haut donc il avait mal vu que mon cochon lui avait bouffé le pied et si le général avait pas crié alors que je l’attendais dans mon lit et qu’il était en retard mais j’étais pas inquiète parce que il vient ou pas c’est comme il veut vous savez on est libre là-dessus et c’est comme ça qu’on a trouvé le maure. »

Le père eldo était très concentré, la bouche entrouverte, et malgré la vivacité de son intelligence qui n’était plus à démontrer, il semblait ne rien comprendre. Il fallait être plus clair

« Bref, père eldo, dans mon lit il y a un maure malade, qui parle en vermicelle mais aussi en latin. Muscade l’a soigné mais je ne comprends rien de ce qu’il me raconte. Il me dérange pas et il est beau comme un Aristote et si je n’aimais pas le général je pourrais succomber mais ce n’est pas le problème. Bref je ne sais pas quoi en faire et j’ai peur de l’inquisition. Vous ne viendriez pas ? père Eldo ?
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Eldorach
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MessageSujet: Re: Chapitre 1 L'arrivée d'un bien étrange voyageur   Chapitre 1 L'arrivée d'un bien étrange voyageur EmptyVen 22 Sep - 23:21

Eldorach

Le père Eldo bouche pendouillante se faisait bousculer par les enfants qui s'égaillaient en tout sens. Il avait énormément de mal à comprendre ce que lui racontait son ami Lothilde qu'il regardait présentement comme un vache regarde passer les charettes et ce en dépit de ses charmes indéniables.

La seule question qui lui vint à ce moment là en tête c'est :

Mais Lothilde, pourquoi y a-t-il un mort dans ton lit et qu'est-ce que ça peut faire qu'il soit malade puisqu'il n'est plus vivant? Comment il peut manger du poulet au vermicelle?

Par la Sainte Barbe, c'est extrêmement confus ce que tu me raconte là.

Lothilde était mère de tous les pontissaliens, ces pêcheurs impénitents, et de ce fait possédait doublement une patience de sage confucéen. Le père Eldo se dit que c'était bien la première fois qu'elle voyait la première Dame de Pontarlier hausser les épaules et rouler des yeux (qu'elle avait bien beaux) avec tant d'exaspération et Eldorach éprouva même une certaine fierté à l'dée qu'il en fut la cause. Sans plus de discours, Lothilde empoigna le pauvre curé et avec cette énergie débordante qui la caractérisait l'entraîna vers sa demeure.

Pendant le trajet elle ne lâcha pas un mot, murmurant entre ses lèvres inhabituellement pincées de sombres présages "L'Inquisition va débarquer...", "on va tous rotir en enfer..." "qui est-ce qui nous amis un curé..."... Le père Eldo qui reprenait ses esprtis et son souffle en essayant de suivre Lothilde commença à subodorer avec la perspicacité qui lui était propre, la venue d'une immense tragédie et il ferma les yeux le temps d'une prière... "Aristote, si c'est grave, j'espère que ce sera au moins règlé avant l'apéro"

Arrivé devant la boucherie, Eldorach remarque l'agitation peu coutumière des deux gros cochons de Lothilde. La pauvre avait eu souvent fort à faire avec ses bêtes de caractère et il faudra bien qu'un jour elles comparaissent devant la justice d'un barbecue.

Lothilde jettait des regards soupçonneux aux alentours et ouvrit la porte de sa demeure comme le voleur crochète un coffre fort. Il faisait sombre à l'intérieur et on entendait un sifflement. Le père Eldo de moins en moins rassuré ne put retenir un

"Dis moi, t'aurais pas un peu abusé des tisanes de Muscade? Le Capitaine Bralic se serait-il installé chez toi?"


Lothilde


Ayant entrebâillé la porte d’un bon coup de chausse elle avait poussé énergiquement devant elle le père Eldo qui soudain semblait nettement moins hardi. Planté comme une asperge au milieu de sa chambre dont les volets clos ne laissaient filtrer qu’un rai de soleil poussiéreux, il attendait que ses yeux s’accoutument à la pénombre mais le plus grand désarroi se lisait sur son visage. A sa question Lothilde écarquilla les yeux et lui fit face

« Padre ! Mais qu’est ce que vous allez encore imaginer ! »

La dernière tisane que sa chère sœur Muscade avait voulu tester sur elle avait failli l’envoyer ad Patres et elle en avait conçu une aversion définitive pour ce breuvage insipide. Deux jours durant des diablotins invisibles étaient venus lui chercher querelle et elle avait fini par trouver refuge dans son armoire où elle s’était enfermée et dont elle avait eu toutes les peines du monde à sortir trois jours plus tard vu que la porte s’était coincée. Quant au capitaine Bralic, il n’avait jamais franchi le seuil de sa chaumière. Aristote lui en était témoin ! Les longues heures passées à la caserne à fourrager dans les paperasses suffisaient à combler ses aspirations militaires. Chacun chez soi !

Sans laisser au curé le temps de répondre, elle lui prit la main et l’attira vers l’alcôve. Sentant vaguement une réticence de la part de l’homme d’église elle resserra son étreinte arrachant au padre un gémissement de douleur. Elle ne put s’empêcher de penser qu’il avait le poignet bien faible pour un religieux Very Happy et que déboucher ses bouteilles de vin de messe devait être son seul exercice, hélas !
Les yeux agrandis par l’étonnement et la bouche pendante le père Eldo fasciné venait de découvrir l’inconnu. Son regard interrogateur allait de Lothilde à ce personnage étrange sans qu’aucun son ne sorte de sa bouche ce qui chez lui était un signe de grande perplexité. Lothilde jugea prudent de s’éloigner de quelques pas, redoutant une explosion de colère

« Voilà c’est le maure dont je vous ai parlé. Et ne me regardez pas comme ça vous me faites peur ! J’ai fait mon devoir de bonne atistotélicienne. Je l’ai soigné, lavé, nourri, sans même abuser de lui. Mais je ne peux pas comprendre ce qu’il me dit et je ne sais plus quoi faire… il parle latin, padre. Essayez de savoir ce qu’il faisait dans ma porcherie au milieu de la nuit.
Je vais aller voir Riese pendant ce temps. J’ai besoin d’herbes médicinales et elle les connaît par cœur. Je reviens. Padre ?.. ;non rien…je reviens ! »

Laissant les deux hommes se dévisager, Lothilde s’éclipsa discrètement. Elle ne voulait pas savoir, au fond. Il lui semblait avoir fait son devoir mais elle sentait confusément qu’il fallait les laisser parler. Elle partit à la recherche de Riese


Riese


riese etait en train de compter ces graines medicinales dans son atelier au fond de son champ quand elle vit venir vers elle Lothilde, comme une furie

Mais dites moi ma chere Lothilde, qu'est qui vous ammene de si bon matin, par ici, ce n'est pas trop votre chemin generalement???

Alors Lothilde, se mit a raconter une histoire abracadabrante sur un mort dans sa porcherie qui s'etait battu avec son porc le plus brave et qu'il avait le pied en lambeau, qu'elle avit mit dans son lit pour le soigner, puis que Dwiral sortant de taverne s'etait ecroulé dans sa cuisine jurant qu'il ne voulait pas mourrir et pour finir par le Pére Eldo qui etait resté "koi" devant le mort qui parlait le latin

Riese resta là à ecouter Lothilde raconter son histoire en ce demandant si toutes des escapades nocturnes n'avaient eu raison de son esprit.....puis se raviva se rappelant qu'elle etait dans le droit chemin d'Aristote...

Mais dites moi Lothilde pourquoi un mort serait venu dans votre porcherie cette nuit et pourquoi l'avoir mit dans votre lit????

Puis, Riese eu une lueur, ce n'etait pas un mort mais un MAURE!!!
Elle se demandait comme un tel homme avait bien pu atterir ici à Pontarlier, loin de ces contrés???

Lothilde ammené moi a lui que je le vois, je dois connaitre ses secrets sur les plantes, il pourra m'aider a le guerir et surtout m'apprendre a encore mieux les connaître!!

Sur ce Riese empocha une sacoche avec plusieurs herbes et invita Lothilde a la conduire a sa demeure!!


Eldorach

"...je reviens !" Ces mots résonnèrent longtemps dans l'esprit rationnel du père Eldo. Il ne comprenait pas vraiment ce qu'il se passait, qui était cet homme au teint si halé allongé et souffrant. Serait-ce un de ces cueilleurs de lavande de Provence, la peau tannée par le soleil? Mais au fait qui reviens? Lothilde! Mon Dieu Lothilde! Le père Eldo ne se rendait pas compte qu'il parlait à voix haute en même temps qu'il cherchait du son amie disparue. En vain

Lothilde! Tu m'as abandonné? Ne me laisses pas seul avec cet chose.

Soudain Eldorach pris conscience de la chance qu'il avait de justement être seul en cet instant. Cela lui évitait d'être par trop ridicule. Il se rempluma, bomba le torse et s'avança d'un pas décidé vers la tête enturbannée. A mesure qu'il voyait se profil taillé à la serpette, ce nez long et fin comme une lame, des images lui revinrent en tête. Mais oui, il n'ya vait aucun doute possible! Non ce n'était pas possible! Pas ici! Pas dans les froides montagnes franc comtoises! Non ils avaient été arrêté à Poitiers et même s'ils gagnaient chaque jour du terrain sur la couronne d'Autriche, il ne pouvait être déjà aux portes de la Franche Comté!

Et pourtant, La chanson de Rolland, Durandal dans la bataille et ces têtes, ces turbans, c'était maure. Aristote nous protège.

Oh Lothilde, mais qu'as-tu fais malheureuse!

Le père Eldo levait un regard de fou vers les cieux implorant Aristote

Miséricorde seigneur! Protégez-nous du malin! Eloignez de nous cet hérétique! Pourfendez le! Faites le disparaître!

Le père Eldo se signait et les deux bras en croix huralit : Recule Satan! Il n'y a pas de place pour toi en nos coeurs! Nous sommes amour! Tu es haine!

In nomine patris, et filii...

A la surprise du père Eldo qui beuglait comme un tordu, une voix faible s'éleva de la paillasse et interrompit ses impreccations :

... et spiritus sanctii...

La, Eldorach ne savait plus quoi dire. C'était bien du latin qu'il venait d'entendre. Mais comment cet infidèle, ce misérable impie connaissait-il le latin? Comment, par Aristote, pouvait-il prononcer la langue du Saint père de Rome? N'y avait-il pas malice? Alors avec tout le courage qu'il pouvait rassembler, le père Eldo s'approcha prudemment de la bête en psalmodiant

Belzebuth, tu n'es rien contre Aristote, il est ma force et son bras me protège comme tous ces enfants

Et plus fort toujours en s'approchant
IL EST MA FORCE ET SON BRAS ME PROTEGE CONTRE TOUS CES ENFANTS

Toujours plus fort, de plus en plus proche

IL EST MA FORCE ET SON BRAS ME PROTEGE CONTRE TOUS ...

Il venait à peine de finir sa phrase alors qu'il n'était plus qu'à une coudée du blessée, qu'une voix d'une douceur inimaginable le stoppa net alors qu'un bras se levait fragilement mais avec une grande grâce

Chrétien, si tu crie comme un boeuf qu'on égorge, alors je ne pourrais pas me reposer et guérir et je ne pourrais pas t'expliquer pourquoi je suis venu. Pries ton Dieu que je guérisse et je prierais le mien pour que te soit donner prospérité et de nombreuses femmes dans l'année

Le tout dans un latin parfait. Eldorach une fois encore était estomaché. Il dut avouer bien plus tard que cette histoire de femmes nombreuses ne l'avait pas laissé indifférent et que machinalement il tripotait son chapelet. Toujours est-il qu'il resta là sans bouger un long moment à regarder cet homme qui désormais dormait comme un bien heureux dans une parfaite insouciance


Lothilde

Lothilde n’était pas mécontente de sortir de chez elle. Un pâle soleil avait succédé à la pluie nocturne et elle poussa un soupir de soulagement en constatant que finalement, dans le village, tout était normal. Les troupeaux avaient laissé leur empreinte, comme chaque jour, en se délestant de mottes fumantes qui n’attendaient que le passage d’une chausse étourdie pour s’y engouffrer ; mais une fois n’est pas coutume, elle ne tomba pas dans leur piège malodorant. Elle n’éprouvait pas le moindre remords d’avoir abandonné le père Eldorach : il pouvait assumer la suite des événements. Si c’était un diable, c’était son affaire, trois petits tours de goupillon et quelques paroles magiques et le tour serait joué pensait elle pour essayer de se rassurer. Et si c’était un homme souffrant, le devoir d’un curé était de lui porter assistance. Elle, elle voulait bien s’occuper des choses matérielles mais pas de ces choses spirituelles qui touchent l’âme. Elle avait déjà fort à faire avec la sienne et ne voulait pas se charger de celles des autres. C’est dans cet état d’esprit qu’elle avait fait irruption dans le petit atelier de Riese, déjà affairée à trier ses graines de perlimpinpin.
Riese était gentille et calme. Pas une écervelée qui irait clamer dans tout le village qu’elle hébergeait un drôle d’individu. On pouvait lui faire confiance. D’ailleurs elle n’avait pas poussé des cris de goret qu’on égorge au récit de Lothilde mais s’était contentée de préparer des herbes pour l’accompagner et c’est bras dessus bras dessous qu’elles se dirigeaient vers le village en devisant gaiement.
Dans la maison tout était calme. On percevait simplement le murmure des voix sans comprendre le sens des mots et lothilde retenait à grand peine son envie de coller l’oreille contre la cloison. Mais au fond, en dehors des Pater et des Ave, elle ne comprenait goutte au latin, même prononcé avec l’accent franc-comtois. Alors elle s’absorba dans la contemplation de Riese qui s’activait autour de la marmite sans oublier bien entendu de la déranger en lui posant mille questions

« Et ce sont des feuilles de quoi ? Et tu vas les chercher les nuits de pleine lune ? Et tu vas les cueillir où ? Et tu mets combien de feuilles ? Et tu leur dis des mots magiques ? Et Oh là là ! Ça sent rudement mauvais ton truc ! Et tu crois que je peux goûter quand même ? Ah bon, ça se boit pas ? Même si on met un peu de génépi dedans ? Ah ! Excuse-moi, Riese…je me tais ! »

Lothilde venait de surprendre le regard de Riese et comprenait qu’elle commençait vraiment à la fatiguer avec ses questions. Elle lui fit juste un petit clin d'oeil d’excuse et alla s’asseoir dans l’embrasure de la fenêtre. Finalement, à chacune ses petits secrets…
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MessageSujet: Re: Chapitre 1 L'arrivée d'un bien étrange voyageur   Chapitre 1 L'arrivée d'un bien étrange voyageur EmptyVen 22 Sep - 23:21


Riese


Riese etait en pleine preparation lorsque lothilde commença a la questionner sur son travail

elle n'avait rien contre elle mais elle ne pouvait se concentrer sur ses incantations secretes si lothilde ne se taissait pas!

lorqu'elle en eu assez de toutes ces questions, elle se retourna avec vigueur vers lothilde pour lui faire comprendre que maintenant il fallait qu'elle cesse avec ses questions!

en lui lançant un regard noir,elle reussit a faire taire lothilde mais par la suite lui fit un clin d'oeil pour lui faire comprendre qu'elle n'etait pas vexe contre elle mais qu'elle avait besoin de concentration tout simplement!

apres ce mini interlude avec lothilde, riese retourna a ces incantations pour les herbes qui chauffer pour soigner le maure mysterieux qui se trouvait dans la chmabre de lothilde avec le pére eldo!

sa potion etait prete et au moment ou elle quittait les fourneaux, le père eldo sortit de la chambre en sueur et blanc de visage, comme si une etrange chose venait de se produire sous ses yeux!

riese ne tenant pas compte de cet aspect du père, elle prit direction de la chambre pour intervenir directement aupres du maure et lui posait diverses questions sur les plantes et autres herbes!

elle fit un pas en direction de la chambre pendant que le père eldo allait a la rencontre de lothilde, lorsqu'un coup avec fracas et surprise retentit sur la porte!

tout le monde se retourna surprit par cette intervention, riese en voyant le visage et reconnaissant l'identite de la personne sur le pied de la porte eu une telle surprise qu'elle en lacha sa potion qui se rependit sur le sol de la cuisine de lothilde!


gundard

Gundard cherchait Riese pour soigner Poupi son cheval de traie,

Sous la pluie il se dépêcha d'aller jusque chez elle, après être enfin arrivé, il fût déconfit de voir un mot sur la porte.

En cas d'urgence je suis chez Lothilde

Gundard reparti de plus belle pour se rendre chez son amie lolo.

Il arriva devant la porcherie et frappa d'une main lourde car il connaissait les penchants de son amie pour les soirées bien arrosées.

La porte mal fermée s'entrouvrit sous les coups de poings, Gundard entra chez Lothilde et vit Riese le dévisager avec un air mal à l'aise une potion fumante dans la main, son regard scruta la cuisine, il y vit le père Eldo blanc comme ses fesses qui ne voient jamais le jour, et Lothilde un air hirsute comme si la nuit avait été longue mais pas d'avoir bu.


Alors qu'il allait ouvrir la bouche, ses jambes partir chacune dans une direction différente, à cause d'un je ne sais quoi qui traînait par terre, comme si une armée de cochons avait bataillé toute la nuit dans la cuisine.

Sa tête percuta la table, sa vue se brouilla, et le corps inerte de Gundard s'effondra par terre.[/b]


Lothilde



"Non mais dites donc, ça devient une manie de venir tous vous écrouler dans ma cuisine ? un maure, Dwiral, et Gundard maintenant ! Dites, padre, vous êtes bien pâlichon ! vous êtes certain que vous n'avez pas envie de vous aplatir au sol, vous aussi ? au point où on en est !"

Lothilde entrouvre sa porte et jette un regard alentour. Ouf ! Personne ! Mais elle ne peut s'empêcher de clamer sur un ton fâché :

"si quelqu'un a une subite envie de s'effondrer dans les défections de mes cochons, ne vous gênez pas ! ma porte vous est grande ouverte et il y aura de la potion pour tout le monde. A lècher à même le sol."

Et refermant la porte, elle se tourne vers Eldo et Riese qui venait tout juste de flanquer par terre sa potion qui pue et qui regarde le fond de sa marmite avec désespoir. Elle décide soudainement qu'elle va être philosophe. De toutes façons, elle n'a guère le choix puisque tout semble aller de travers. Il faut lui dire pour le maure...Elle se penche alors au-dessus de gundard qui a survécu à sa chute et lui assène une bonne giffle

"bon alors..ça va mieux, comme ça ? je vais vous expliquer, mais restez par terre. Si si si ! j'insiste ! vous vous ferez moins mal en tombant une seconde fois. Parce que c'est ce qui va se passer quand vous aurez vu l'individu étrange qui est dans ma chambre et bref, c'est difficile à expliquer, mais j'aimerais que personne ne le sache. Vous savez comment sont les gens, à toujours commenter... alors c'est bouche cousue ou alors hop ! un bon coup de bouteille de génépi derrière les oreilles. vous vous en tireriez avec une bosse mais ce serait dommage pour la bouteille. D'ailleurs à propos de bouteille...Tournée générale Very Happy "

Tenant le mutisme de Gundard pour un accord tacite, alors qu'il n'a tout simplement rien compris, Lothilde sort des gobelets et constate avec satisfaction que les voies du père Eldo étant tout à fait pénétrables par le divin génépi, il a instantanément repris des couleurs.

gundard

ses jambes se dérober sous lui, un choc, la vue brouillée par une intense douleur à la tête puis un voile noir, voila ce que Gundard avait ressenti avec de perdre connaissance.

Une vive douleur sur la joue, l'extirpa de son inconscience, ses yeux s'ouvrir sur un visage familier, Lothilde. Elle lui déblatérait des mots qu'il avait grand mal à comprendre.

"expliquer"............. "ferez" ....... "mal" ......."individu étrange" ............"chambre" ............"j'aimerais".......... "commenter" .............."cousue"............. "génépi" ..........."tournée générale"

Il avait beau essayer mais il ne comprit pas un traître mots de ce que lui racontait son amie, et ne pu lui répondre, mais les deux derniers mots lui étaient familiers et tout en frottant l'énorme bosse derrière sa tête il tenta de se relever.

Il fini par trouver une chaise, il posa sa tête entre ses bras, les coudes sur la table pour laisser passer la douleur.


Eldorach


La joyeuse troupe avait fini par se réunir dans la cuisine de dame Lothilde, la tête enfoncée dans les épaules, les sourcils froncés, inquiets. Il fallut bien 3 verres de genepi pour délier les langues et celle du père Eldo se mit à parler comme tourne le moulin :

Un maure, bonté divine. Diantre, mais comment a-t-il réussit à venir se perdre jusqu'ici. Que je sache, les maures ne sont pas encore à Vienne? Ils ne sont bientôt plus à Grenade. Et lui, comment a-t-il attérit ici. Nous sommes fous de le garder ici. Nous ferions mieux d'allumer un petit feu dans l'arrière du jardin et de l'y jeter pendant son sommeil. C'est d'ailleurs ce qui nous arriverait si la Sainte Inquisition venait à mettre son nez dans nos affaires.

Mais je ne sais pas, je ne peux pas, après tout il est aussi fils d'Abraham. Il est juste sur la mauvaise voie, sur un chemin détourné. Peut-être acceptera-t-il de renier son prophète pour suivre la juste voie d'Aristote? S'il absout, alors il sera sauvé... et nous aussi.

Le père Eldo vida son verre d'un trait et reprit son monologue sans laisser le temps de répondre à ses amis

Non mais c'est un être humain. Hérétique, certes, mais il est enfant d'un Dieu qu'il ignore. Aristote lui ignore personne et il sait pardonner, bien mieux que ses serviteurs. De toute façon on peut pas le laisser mourrir comme ça.

C'est marrant, j'ai cru entendre que dans le dogme d'Averoes, le cochon est un animal sacré, ou maudit, je sais plus. Les sarrasins n'ont pas le droit de le manger. Pour celui-là, les rôles ont failli s'inverser. Lothilde on dirait que dans la religion de tes cochons, le maure n'est pas sacré Laughing

Le père Eldo partit d'un rire franc et trinqua avec Lothilde qui pouffait de rire. Gundard qui se remettait tranquillement de ses émotions esquissa un sourire. Mais l'ambiance redevint très vite soucieuse :


Bon on en fait quoi? On le laisse ici?
En tout cas, scellons un pacte immédiatement, faisons voeu d'un silence absolu, si on ne veut pas terminer à la question.

Je jure devant Aristote de ne jamais rien révéler de cet infidèle, ou que me soient brûlées les ailes qui me font traverser l'existence.
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